[Edit : cet article parle de la conception de la première version des colis Hipli, en 2020. Quelques éléments ont évolué depuis et sont partagé dans d’autres articles]

 

On a conçu un colis

 

En septembre 2019, Hipli était un concept et tout était encore possible. Pour en faire un produit à l’épreuve de la vie, nous avons demandé à 21 marques et logisticiens ce qui, d’après eux, faisait un bon colis. Nous avons aussi tiré le maximum des contraintes techniques et logistiques induites par notre modèle circulaire.

Nous avons fait des choix avec, en ligne de mire, la volonté de réduire au maximum l’impact environnemental de notre service tout en apportant la plus belle des expériences à tous ceux qui auront bientôt un colis Hipli entre les mains. On vous raconte.

 

 

Un colis qui a la peau dure

La mission d’un colis, c’est de permettre à son contenu d’arriver à bon port. Nos premiers colis Hipli se spécialisent dans le transport de vêtements, donc, dans leur cas, cela implique surtout de protéger contre l’humidité, les perforations et les déchirures.

Leur matière se devait aussi d’être très résistante au temps et aux UV. Car cent réutilisations de nos colis, c’est presque huit ans d’une vie franchement mouvementée. Et plus ils durent, plus nous réduisons l’impact sur notre planète.

Mesurer l’impact de la matière première sur un colis qui va être réutilisé cent fois, cela demande de réaliser une analyse du cycle de vie qui tient la route. Nous avons donc demandé aux experts d’Evea de nous accompagner pour éviter les raccourcis et faire les choix les plus pertinents pour notre planète. Nous partageons l’intégralité des résultats avec vous dès qu’ils seront définitifs.

Deux matières plastiques se sont imposées comme les seules à même, aujourd’hui, de répondre à ce cahier des charges : le PET et le Polypropylène. Au premier abord, le PET, parce qu’il peut être issu du recyclage, était évidemment tentant. Mais les tests que nous avons demandé au laboratoire du CTC ont rapidement mis en avant la plus grande résistance du Polypropylène. Du simple au double, en fait. Alors nous avons continué de creuser.

 

Pour gérer la fin de vie, aussi, nous avons du trouver des solutions, car les professionnels du recyclage nous ont dit qu’à moins de venir avec plusieurs tonnes, notre produit ne serait pas recyclé. Peu importe la matière. Car ce qui se recycle bien, ce sont des objets dont le tri peut être automatisé, comme les bouteilles. Nous avons alors contacté les copains de Precious Plastic qui nous ont confirmé que leurs machines pouvaient recycler le Polypropylène, et nous avons trouvé deux partenaires français qui nous assurent que nos colis seront tous recyclés. Ils pourront devenir quelque chose comme ça :

 

Collez moi, collez moi, collez moi

Nos colis réutilisables vont porter au minimum cent étiquettes dans leur vie. Nous avons donc été confronté à un sacré dilemme : les étiquettes doivent tenir sur le colis lors du transport mais être faciles à décoller pour éviter les produits chimiques et que l’équipe Hipli passe des heures à la spatule. Nous avons donc testé la tenue des colles sur les différentes matières et les avons placé en autoclave pour simuler un vieillissement. Après, nous avons gratté. Et là encore, c’est le polypropylène qui gagne. Les étiquettes tiennent bien pour l’envoi. Elles se décollent ensuite sans se déchirer et sans laisser de traces de colle sur la matière. Sur le PET, par contre, l’étiquette part en petits morceaux lorsque l’on tente de la décoller.

Halte aux mains baladeuses

Nous voulions un système de fermeture pratique pour les marques, les logisticiens, mais aussi pour les particuliers. Impossible par ailleurs qu’il endommage les vêtements s’ils sont glissés à nu dans le colis. Nous avons donc opté pour un zip. Mais tout le monde est unanime : si un colis est ouvert lors de son transport, cela doit se voir alors avons soumis au vote deux systèmes d’inviolabilité :

Le score était serré mais deux réalités logistiques nous ont permis de trancher. D’abord, la fermeture de sécurité était lourde et les colis auraient pris peur sur la balance. Car, pour revenir par La Poste à un tarif permettant à notre modèle de fonctionner, ils doivent peser moins de 100 grammes. De plus, la manipulation s’est avérée plus complexe. Or nous souhaitons qu’utiliser nos colis fasse gagner du temps, pas en perdre. Nous avons donc sélectionné l’étiquette, très légère et simple à utiliser pour tous.

Nous concevons une étiquette personnalisée, difficile à copier, et qui tient bien sur notre matière sans pour autant laisser de traces quand on l’enlève. Et quand elle se déchire, impossible de la recoller. Dans chaque colis, nous intégrons deux de ces étiquettes. Une couleur pour l’aller, une autre pour le retour éventuel des produits par les clients.

 

 

On les suit à la trace

Concevoir un colis suffisamment costaud pour être réutilisé cent fois, c’est important. Nous assurer qu’il circule réellement l’est plus encore. Chacun de nos colis est donc équipé d’une puce RFID que nous scannerons à chaque départ et chaque retour. Nous utiliserons ces données pour évaluer l’impact environnemental de notre service et pour mesurer l’efficacité des leviers que nous mettons en place pour encourager les particuliers à nous retourner les colis.

Chaque mois, nous indiquerons aussi aux marques le taux de retours de leurs colis et l’impact associé. A chaque puce est associée un code barre qui permet à ceux qui ne disposent pas de matériel de lecture RFID, d’associer un colis à un client pour communiquer directement avec ceux qui jouent le jeu du réutilisable.

[Edit : pour réduire l’impact sur les ressources minérales, la puce RFID a depuis été remplacée par un simple code barre.]

 

 

Un colis aller, une lettre retour

Vous l’avez compris, les colis Hipli rentrent régulièrement en Normandie pour se refaire une beauté. Nous avons donc travaillé avec les équipes de La Poste pour comprendre les règles du jeu et leur faciliter le tri de nos colis : pour que ça marche, il faut que tous ceux qui touchent un Hipli adhèrent complètement au projet. Et dans les centres de courrier, ils vont en voir passer !

Impossible aussi de laisser la moindre chance de confusion entre l’adresse aller d’un colis (à destination du particulier, donc) et l’adresse retour en format lettre (la nôtre, au Havre). Certaines marques qui utilisent des concepts similaires nous ont raconté qu’il est arrivé que des clients postent des colis réutilisables… à eux mêmes. Alors pour éviter que cela n’arrive en Hipli, nous avons cherché, avec Pascal du Groupe Zébra, un système qui ne laisserait pas de place au doute. Les Hipli ont donc un mode colis, pour l’expédition ou le retour éventuel des commandes, et un mode lettre pour le retour à vide vers notre entrepôt. Pour cela, nous avons intégré au colis une petit pochette dans laquelle le particulier glisse le colis pour le retour.

 

T’as le look, coco

Le colis est le premier contact physique d’un client avec l’achat qu’il a effectué sur internet et tout le monde sait combien ça compte, la première impression. La bonne nouvelle c’est qu’un colis réutilisable, c’est un moyen super efficace de prouver l’engagement d’une marque pour la planète. Mais cela ne doit pas se faire au détriment de l’expérience. Car recevoir un colis, c’est un peu recevoir un cadeau. Mais quand nous avons demandé aux marques, nous avons compris qu’il fallait que nous réfrénions nos envies de graphismes et nos couleurs vives. En gros, ça a donné ça :

Nous avons du nous rendre à l’évidence : nos colis seraient sobres. Et puis, entre les marques très féminines et les marques de bonhommes, pas facile de trouver un terrain d’entente. Le beige a mis tout le monde d’accord et, après des tests sur des convoyeurs, nous avons réalisé que les traces de frottements étaient aussi beaucoup moins visibles sur des couleurs claires. Banco.
Au verso, nous tenions tout de même à dire bravo à tous ceux qui font ce geste pour la planète. Et pour concevoir un mode d’emploi qui le rende simple, ce sont les copains de 15.100.17 qui nous ont aidé. Nous avons aussi ajouté quelques chiffres, parce que nous sommes persuadés que comprendre, c’est essentiel pour agir.

Une question de taille

Côté taille, c’est simple, personne n’est d’accord. Nous avons étudié toutes les demandes et réalisé nos propres tests pour définir les deux premiers formats de nos colis.

Le petit format fait 30x38cm, sans soufflet. Grâce à la rigidité de la matière, il permet d’expédier un seul produit de petite taille sans qu’il ne termine en boule. Extensible, il accueillera aussi facilement plusieurs articles. Le plus : il peut être envoyé au tarif lettre.

Le grand format, quant à lui, mesure 37x47cm avec un soufflet de 7cm. Il sera idéal pour expédier des pièces multiples ou la collection Hiver.